Hémochromatose et diabète
Deux maladies chroniques souvent associées qu’il faut dépister précocement
Qu’est ce que le diabète ?
C’est une élévation du taux de sucre (glucose) dans le sang (glycémie à jeun supérieure à 1,26g/l), liée à une surcharge pondérale, à une mauvaise hygiène alimentaire et à un manque d’activité physique pour le diabète de type 2 (90% des diabètes), à une destruction d’une partie du pancréas pour le diabète de type 1 nécessitant un traitement par insuline à vie.
C’est une maladie dont la fréquence augmente : 350 millions dans le monde actuellement, 450 millions sont prévus en 2025. 4,5% de la population française est diabétique.
C’est une maladie silencieuse (diabète de type 2) : il n’y a aucun symptôme.
C’est une maladie grave car donne des complications cardio-vasculaires.
→ intérêt d’un dépistage précoce.
Qu’est ce que le diabète de l’hémochromatose ?
C’est une complication précoce et fréquemment inaugurale de l’hémochromatose : 1,3% des diabétiques ont une hémochromatose et inversement environ 40% des patients porteurs d’une hémochromatose ont un diabète surtout s’il y a des anomalies hépatiques.
Pourquoi ? Le fer se dépose dans le pancréas et bloque la sécrétion d’insuline, il se dépose aussi dans le foie et empêche ainsi l’insuline d’agir correctement. Ainsi on passe par différentes phases : la glycémie commence à s’élever et on met en place un régime (l’insuline du pancréas agit moins bien), on débute un traitement par comprimés (l’insuline commence à diminuer), on passe à des injections d’insuline (la sécrétion d’insuline devient insuffisante).
Quelles sont les caractéristiques cliniques ?
– le diabète est plus précoce que dans le diabète de type 2 (vers 40-45 ans).
– il est rarement associé à une surcharge pondérale.
– il est plus fréquent chez l’homme (ratio H/F 8/2).
– il est exempt de marqueurs d’auto-immunité.
– il peut survenir avant ou après l’hémochromatose parfois de façon simultanée.
– il est plus important en cas d’anomalies hépatiques ou de diagnostic tardif.
– les complications sont les mêmes que dans les diabètes primitifs c’est-à-dire atteintes des yeux et des reins, atteintes du système cardio-vasculaire (infarctus, artérite des membres inférieurs et accidents vasculaires cérébraux).
Quelles sont les particularités du traitement ?
– si le diagnostic est précoce :
On commence par des règles hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée et activité physique) puis des comprimés antidiabétiques si les glycémies restent élevées.
A ce stade, les saignées améliorent les glycémies et freinent l’évolution du diabète.
– si le diagnostic est plus tardif
La sécrétion d’insuline est diminuée nécessitant un traitement par injections. Les saignées n’ont plus d’influence sur l’équilibre glycémique.
– une surveillance régulière s’impose
Des glycémies capillaires sont réalisées par le patient (4/j si insuline, 1 à 2/j si comprimés).
Le dosage d’HBAIC qui reflète l’équilibre glycémique sur 3 mois (objectif 7%) est moins fiable en cas de saignées.
Quel dépistage ?
– dépistage de l’hémochromatose devant :
Un diabète atypique (pas de surpoids s’il s’agit d’un type 2, pas d’anticorps s’il s’agit d’un type 1).
Un diabète avec anomalies hépatiques
– dépistage du diabète
Devant toute hémochromatose par 2 dosages de glycémies à jeun à 1 semaine d’intervalle.
Conclusion
– le diabète est une complication fréquente et parfois inaugurale de l’hémochromatose.
– il est atypique cliniquement.
– les facteurs favorisants sont les atteintes hépatiques de l’hémochromatose notamment en cas de cirrhose.
– il doit être diagnostiqué suffisamment tôt pour être traité précocement d’où l’intérêt du dépistage.
Dr Anne-Marie Leguerrier, service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition CHU Rennes Sud
C’est à 60 ans, prenant ma retraite, qu’une analyse fortuite du sang a mis en évidence un dérèglement de tous mes paramètres et en particulier la glycémie à jeun. J’ai pratiqué l’exercice matinal pendant 6 mois et eu des médicaments ( cholestérol, sucre, hypertension) qui ont ramené un peu plus de normalité mais en aucun cas les médecins se sont attachés à réduire mon excès de fer. Aujourd’hui (20 ans après) j’ai découvert votre affiche (sur l’hémochromatose) au labo de Loudéac et je fais le rapprochement entre fer et mon diabète de type 2. Ma fille (51 ans) quant a elle a un manque de fer. On lui a fait des injections. Je serais donc porteur de cette maladie génétique (Hémochromatose)?
Bonjour Madame,
Ne tirez pas de conclusions hâtives. je vous recommande simplement de demander à votre médecin un dosage de la ferritine et surtout un dosage sanguin de la saturation de la transferrine.
Ce dernier dosage doit se situer en deçà de 45 % pour écarter toute présomption d’hémochromatose. Au delà il est recommandé de réaliser un test génétique.
L’excès de fer peut provenir de nombreux facteurs, faites confiance à votre médecin et parler avec lui , ce sera la meilleure approche diagnostic.
A votre disposition
Cordialement
Joël Demares
Président AHO
Je travaille comme infirmière clinicienne spécialisée en diabétologie (au canada) et je constate plusieurs erreurs et faussetés dans les informations présentes sur cette page. Je suggère fortement un avis d’un endocrinologue afin de ne pas induire des patients en erreur.
Madame,
Je vous remercie de ce message mais j’aimerais toutefois que vous puissiez étayer votre affirmation en nous donnant des exemples concrets de réponses ou d’articles que vous mettez en cause.. Sachez que nous ne répondons pas à la légère et que chaque avis relatif à la problématique du fer et de l’hémochromatose en particulier est validé par le comité scientifique dont la composition figure sur ce site même. Sur les centaines, voire milliers de messages et contacts que nous avons, c’est la première fois que nous recevons ce type de message, mais nous sommes disposés naturellement à examiner vos remarques donnez nous de plus amples détails via l’adresse mail directe : president.aho@hotmail.fr
Bien à vous
Joël DEMARES
Président AHO
Opérée en début d année d une ablation d’1 rein
Suite a un cancer de l autre rein. (Découvert par hasard tout c est bien passé.
Mon médecin m’a prescrit un bilan sanguin et on m a decouvert un diabète avec un taux de 6.
Donc traitement METFORMINE qui engendre des diarrhées.
Autre prise de sang avec un taux de 10006 de ferritine. Je suis très inquiète est-ce lié ? Excès de fer et diabète. J ai 72 ans pas en surpoids j ai une alimentation équilibrée j ai jamais fumé ni fait d excès . Je comprends bien que je vivrai pas vieille. Désespérée
Bonjour Madame,
Il a été observé que l’excès de fer provoqué par l’hémochromatose non dépistée jeune pouvait favoriser un diabète du fait d’une surcharge en fer dans le pancréas laquelle surcharge perturbe la sécrétion d’insuline. Quel coefficient de saturation de la transferrine révèlent vos analyses sanguines. Si vous n’avez pas fait ce dosage de la saturation, faites le rapidement, c’est un bon indicateur de présomption de l’hémochromatose. Votre taux de ferritine élevé, , sans surpoids et alimentation saine pourrait être un indicateur de présomption. faites néanmoins le dosage de la saturation c’est important avant d’aviser pour le test génétique selon les résultats.
A votre écoute n’hésitez pas,
Bien à vous
Joël DEMARES
FFH